Debussy dédia les douze de 1915 à Chopin, inscrivant ces redoutables exercices de pédagogie transcendée dans la lignée de leurs prédécesseurs romantiques. Jamais, pourtant, la plus extrême virtuosité n’avait été détournée vers une telle fantaisie créatrice ; nulle étude de l’octave, des agréments ou des notes répétées n’a été poussée aussi loin, avec une rigueur acrobatique stupéfiante ! Bien loin de toute dérive néoclassique (comme on les perçut à leur création), ces appartiennent sans conteste à la descendance somptueuse de pièces célèbres telles que Masques et L’Isle joyeuse.
CLAUDE DEBUSSY [1862-1918]
Douze études (1915, 1916)
· Livre I
I. Pour les “cinq doigts”, d'après Monsieur Czerny (3'25)
· II. Pour les tierces. Moderato ma non troppo (4'00)
· III. Pour les quartes. Andantino con moto (4'55)
· IV. Pour les sixtes. Lento (4'07)
· V. Pour les octaves. Joyeux et emporté, librement rythmé (2'43)
· VI. Pour les huit doigts. Vivamente, molto leggiero e legato (1'41)
· Livre IIVII. Pour les degrés chromatiques. Scherzando, animato assai (2'22)
· VIII. Pour les agréments. Lento, rubato e leggiero (5'14)
· IX. Pour les notes répétées. Scherzando (3'26)
· X. Pour les sonorités opposées. Modéré, sans lenteur (5'14)
· XI. Pour les arpèges composés (4'34)
· XII. Pour les accords. Décidé, rythmé, sans lourdeur (4'21)
· … d'un cahier d'esquisses… (1903, 1910)
Très lent, sans rigueur (5'07)
· Masques (1903-4, 1905)
Très vif et fantasque (4'51)
· L'Isle joyeuse (1904, 1905)
Quasi una cadenza – Tempo : Modéré et très souple (5'38)
